Prêt en devise frontalier
VS crédit en euros

Vous avez trouvé le job de vos rêves en Suisse, et vous avez pris vos marques dans cette nouvelle vie. Félicitations ! Depuis que vos revenus ont augmenté, vous envisagez d'investir vos deniers dans une valeur sûre, l'immobilier. Après de nombreuses recherches, vous avez trouvé un bien immobilier qui semble répondre à tous vos critères. Cependant, pour financer votre achat, vous hésitez encore entre un prêt en devise frontalier ou un crédit en euros. Parce qu’il n’est pas toujours simple de faire un choix, le Guide du Frontalier vous dit tout ce qu’il faut savoir pour obtenir le prêt immobilier idéal à votre situation de frontalier !

Qu’est-ce qu’un prêt en devise frontalier ?

Caractéristiques du prêt en devise frontalier

Le prêt en devise frontalier concerne les personnes qui travaillent en Suisse de manière permanente, vivent en France, et réalisent le trajet entre les deux pays quotidiennement.

Comme vous percevez un salaire en francs suisses, ce prêt en devise vous permet d’emprunter en euros pour acheter un bien en euros également, mais tout en remboursant vos mensualités en francs suisses. Il s’agit donc d’une possibilité intéressante pour éviter d’être soumis aux fluctuations du taux de change qui peut impacter lourdement cet emprunt, en raison du montant élevé demandé. 

Le prêt en devise frontalier possède la même caractéristique que les prêts immobiliers classiques concernant les deux types de taux possibles : vous avez le choix de réaliser un emprunt à taux fixe ou à taux variable. 

  • Le taux fixe est idéal si vous aimez contrôler votre budget et jouer la sécurité. Il vous permet de rembourser le même montant chaque mois, mais il peut s’avérer élevé selon le moment où vous demandez votre prêt.
  • Le taux variable, comme son nom l'indique, peut varier (à la hausse ou à la baisse) par l’Euribor qui détermine l’évolution des taux immobiliers. Il peut être faible au moment de votre prêt, mais varier dans le temps. Ce type de taux ne permet pas d’obtenir le coût total d’un crédit sur toute sa durée. Il peut donc jouer en votre faveur ou non.

Conditions pour obtenir un prêt en devise frontalier

Le prêt en devise frontalier ne s’appelle pas comme cela sans raison : il concerne les frontaliers et est donc soumis à certaines conditions imposées par le Code de la Consommation.

  • Percevoir au moins la moitié de vos revenus annuels en CHF ;
  • posséder un patrimoine d’au moins 20 % de la somme que vous souhaitez emprunter en francs suisses ;
  • ne pas dépasser un taux d'endettement de 35 % de revenus nets (assurance emprunteur incluse) ;
  • disposer d’un apport personnel qui doit au minimum couvrir les frais liés à votre achat. Il peut provenir de votre 2e ou 3e pilier (si vous y avez souscrit). Bien qu’il s’agisse d’une épargne pour votre retraite, vous avez la possibilité d’utiliser une partie de votre capital (à hauteur de 10 %) pour l’achat de votre résidence principale. 

Prêt en devise frontalier ou crédit en euros : que choisir ?

Propriétés du crédit en euros

Le crédit en euros est un prêt traditionnel que vous réalisez en euros, et que vous remboursez dans la même devise (EUR).

Pour un frontalier, la question du crédit en euros peut se poser si vous envisagez de revendre votre bien pendant les premières années de votre crédit. En effet, en raison des aléas du taux de change des devises EUR/CHF, la vente de votre bien pourrait être inférieure à sa valeur initiale si vous choisissez le prêt en devise frontalier. Selon la valeur du franc suisse au moment de la vente, il est possible que vous ayez besoin d'une plus grosse somme pour couvrir votre crédit que celle estimée de la valeur de votre bien. Vous pouvez donc revendre à perte, car la vente en euros ne suffirait pas à solder votre crédit. En choisissant le crédit classique en euros, vous n’avez pas cet inconvénient en cas de revente. 

Cependant, il vous faudra faire un exercice de conversion soumis aux variations importantes du taux de change. Percevoir un salaire en francs suisses et rembourser son crédit en euros impose de changer vos devises chaque mois et donc de subir les aléas du marché des devises. 

Avantages du prêt en devise frontalier

Le prêt en devise frontalier possède des avantages non négligeables qui font pencher la balance en comparaison avec un crédit en euros : 

  • le franc suisse est une monnaie dite « forte » Le taux Libor CHF est plus faible, le prêt en CHF vous coûte donc moins cher sur le long terme ;
  • le remboursement de votre prêt se fait en CHF, dans la monnaie du salaire que vous percevez. Pas de fluctuation du taux de change, et pas d’échange de devises à effectuer ;
  • la possibilité de coupler votre prêt en devise frontalier avec un prêt à taux zéro (PTZ) en France si vous vivez dans certaines villes proches de la frontière suisse (appelée « zone A » ;
  • l’accès à des assurances sur mesure pour les frontaliers comme l’assurance décès-invalidité en devises qui permet de regrouper les dépenses.

Prêt en devise frontalier : quelques conseils 

Avant de vous lancer dans la demande d’un prêt en devise frontalier, il est nécessaire de faire le bilan sur certains points pour être au clair avec votre situation. 

Déterminer sa capacité d’emprunt

Votre capacité d’emprunt est déterminée par les crédits en cours que vous avez (crédit auto ou à la consommation) des pensions alimentaires versées et de l’estimation de votre future mensualité pour votre prêt immobilier. Ce montant total ne doit pas dépasser ⅓ de votre revenu net et cela inclut votre salaire, vos rentes ou pensions si vous en avez, etc. Ne surestimez pas votre capacité d’emprunt : en cas de doute, alignez-vous sur votre loyer et vos dépenses actuelles, et estimez votre épargne mensuelle afin de conserver le même niveau de vie.  

Estimer sa durée de crédit

La durée d’un prêt en devise frontalier, tout comme les prêts en euros, ne dépasse pas 25 ans. Cette durée impacte le coût total de votre crédit, car plus celle-ci est longue, plus vous payez vos mensualités longtemps et donc plus vous devez d’intérêts à la banque. Il est donc préférable de limiter la durée de son prêt en devise frontalier : apport plus important, ou encore mensualités plus élevées peuvent réduire la durée de vos créances.

Se constituer un apport 

Dans le cas d’un prêt en devise frontalier, on vous demandera un apport dont la somme doit au minimum pouvoir couvrir vos frais de crédit (10 % pour les frontaliers, 20 à 30 % pour les résidents suisses). Comme expliqué précédemment, vous avez la possibilité d’utiliser 10 % de votre 2e ou 3e pilier suisse comme apport lors d’un achat immobilier en résidence principale. Notez que plus vous êtes âgés, plus cet apport devient important : on ne vous reprochera pas de ne pas pouvoir constituer un apport élevé si vous avez 30 ans et débutez dans la vie active. Cependant, si vous n’avez pas un apport suffisant à 50 ans, les banques seront davantage frileuses à vous octroyer un prêt. 

Faire jouer la concurrence 

N’hésitez pas à faire le tour des banques et des établissements de crédit une fois votre dossier complet. Il s’agit d’un marché concurrentiel, vous pouvez donc comparer les offres de prêts en devise frontalier que l’on vous propose et négocier certaines conditions (taux d’intérêt, assurances, frais de dossier, etc.)

Négocier son assurance emprunteur

Non obligatoire, mais souvent exigée par les banques, l’assurance emprunteur vous met à l’abri, ainsi que votre famille en cas de décès, d’invalidité, d’incapacité de travail ou de perte d’emploi dans certains cas. Elle permet de couvrir vos échéances et de rembourser la banque. Cette assurance emprunteur, tout comme le taux d’intérêt du prêt en devise frontalier se négocie et peut impacter parfois fortement le coût global de votre crédit. 

Se faire accompagner 

Si vous n’êtes pas très à l’aise pour faire jouer la concurrence, prenez contact avec un expert comme un courtier. En plus de vous décharger totalement de la partie recherche, il sera également le meilleur négociateur pour vous représenter et défendre vos intérêts. Il saura vers qui s’orienter en fonction de votre profil, de votre situation financière, de votre statut professionnel et de votre capacité d’emprunt. Un gain de temps, d’énergie et de paperasse administrative !

Le prêt en devise frontalier est donc une bonne solution pour réaliser un crédit si vous envisagez de vivre longtemps dans votre logement, suffisamment pour avoir couvert les intérêts du crédit et que le bien ait pris de la valeur. Dans le cas contraire, en cas de revente quelques années après l'achat, vous pourriez vendre à perte afin de réunir la somme nécessaire au remboursement de votre crédit à cause du taux de change. Pour mettre toutes les chances de votre côté, n’hésitez pas à vous tenir informé des conditions d’obtention de votre prêt en devise frontalier et faites-vous accompagner par un expert. Restez connecté sur le Guide du Frontalier pour trouver l’endroit idéal pour vous installer confortablement !

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