Quelles sont les nouvelles obligations du recrutement en Suisse ?

Nous le savons, bien que la Suisse privilégie ses résidents, le territoire helvète recrute aisément de la main-d'œuvre étrangère, notamment les frontaliers, dans les secteurs en pénurie d’employés qualifiés. Mais qu’en est-il en 2025 ? Nouvelles obligations du recrutement en Suisse : le Guide du Frontalier vous éclaire sur les nouvelles obligations d’annonce au 1er janvier 2025. Suivez le Guide !
Nouvelles règles pour l’emploi en Suisse : ce qui change en 2025
Une obligation étendue à presque tous les secteurs
En place depuis le 1er janvier 2018, l’obligation d’annonce des postes vacants aux ORP (Offices Régionaux de Placement) pendant 5 jours ouvrés et en exclusivité était imposée dès lors que le taux de chômage atteignait 8 %, à l’époque, dans une profession donnée. Ce taux de chômage a été révisé, pour atteindre 5 % en 2024. Au 1er janvier 2025, le Secrétariat d’État à l'Économie (SECO) a annoncé un seuil encore plus bas, équivalent à 2 % désormais.
Un resserrement drastique qui s’accompagne d’un élargissement à un vaste domaine de professions désormais concernées par cette mesure. On retrouve notamment les métiers du bâtiment, l’hôtellerie, le secteur médical, les métiers de l’horlogerie, entre autres…
Objectif : donner la priorité aux résidents
Pourquoi un tel abaissement du seuil ? Nous ne sommes pas sans savoir que la Suisse a toujours privilégié ses résidents, et c’est pour cette raison, grâce à cet aspect protectionniste, que le territoire helvète possède l’un des taux de chômage les moins élevés en Europe. Avec un taux à 2 %, la Suisse entend poursuivre cette directive, offrant la possibilité aux Suisses d’accéder en exclusivité aux offres d’emploi, et ce, dans des secteurs plus diversifiés qu'auparavant.
De ce fait, l’accès à l’emploi des chômeurs inscrits en Suisse peut freiner le recrutement des frontaliers à certains postes sur un temps donné.
Ce que doivent savoir les frontaliers
Ce ne sont pas les employeurs qui sont au centre des décisions liées aux nouvelles obligations de 2025 concernant l’annonce de leurs postes vacants, d’autant plus que cela représente pour eux un certain coût énergétique. En effet, la nouvelle obligation d’annonce vient renforcer leurs démarches administratives. Dans ce rôle, on trouve les Offices Régionaux de Placement (ORP) qui ont pour mission d’aider les bénéficiaires du Revenu d’Insertion (RI) à retrouver un emploi. Ils réalisent ainsi la transition entre le processus d’insertion sociale et d’insertion professionnelle, et peuvent proposer des formations aux demandeurs d’emploi dans les branches qui manquent de main d'œuvre.
Par ailleurs, si vous disposez de compétences expertes ou que vous possédez des qualifications recherchées, vous avez des chances de saisir certaines opportunités professionnelles en Suisse, à condition de savoir anticiper les processus de recrutement.
Emploi en Suisse début 2025 : état du marché
Un marché du travail dynamique mais sous tension
Comme évoqué plus haut dans notre article, la Suisse est l’un des pays d’Europe possédant un taux de chômage des plus bas. Selon l’OFS (Office National de la Statistique), le taux de chômage en Suisse atteignait 2,8 % en 2024, même si on note une hausse du nombre de chômeurs sur l’année écoulée. Malgré tout, la Suisse conserve un marché de l’emploi dynamique, avec un taux de recrutement prévisionnel modéré en 2025 à hauteur de +29 %. Mais qu’en est-il des secteurs peinant à recruter ?
Pénurie de main-d’œuvre : quelles opportunités ?
Justement, nous y voilà. En 2024, un vent violent de pénurie de main d'œuvre s’est abattu sur certaines branches professionnelles, notamment l’IT et le secteur informatique et technologique en général. La Suisse a dû faire appel à son meilleur atout : le fromage (autre nom de code pour “salaire”, ici). Ouverture des frontières, recrutement massif, propositions salariales alléchantes, et malgré tout cela, 76 % des entreprises peinent encore à recruter des personnes qualifiées.
Une malédiction pour certains, mais des opportunités non négligeables pour l’emploi frontalier !
En effet, en dépit de la nouvelle obligation d’annonce, des profils expérimentés sont encore et toujours recherchés, notamment dans certains secteurs comme les métiers de la santé, de l’industrie, du bâtiment ou encore des énergies vertes.
Le recours croissant au travail flexible
Pour remédier à cette pénurie de main-d'œuvre croissante dans certaines branches du marché de l'emploi suisse, les employeurs ont de plus en plus recours au “travail flexible”. Outre le salaire attractif et les offres de formation en interne, il s’agit là d’avantages liés à l’équilibre professionnel et personnel. En effet, de plus en plus d’entreprises proposent le télétravail, le temps partiel (heures réparties sur 4 jours, par exemple) ou encore un système de missions hybrides pour attirer une main d'œuvre qualifiée. Ce type d’avantages s’ouvre également peu à peu aux frontaliers : une véritable opportunité à saisir !
Conseils pour trouver un emploi en Suisse
Avant tout, il est nécessaire d’être bien informé sur les réglementations mais aussi les petites habitudes formalités concernant le recrutement en Suisse en tant que frontalier.
- Vous devez vous tenir au courant de l’actualité du marché de l’emploi en Suisse (pénurie de main d'œuvre, diplômes ou qualifications recherchées, langues parlées obligatoires, etc).
- Vous devez également connaître les spécificités du travail en Suisse, comme la durée hebdomadaire de 42,5 heures contre 35 ou 37,5 heures en France. Sachez aussi qu’il existe différents types de contrat en Suisse.
- Côté recrutement, certains points sont aussi à éclaircir : la Suisse aime le détail. N’ayez pas peur d’envoyer un CV de plusieurs pages à votre employeur et de soigner votre lettre de motivation en y intégrant tout ce qui est attendu en Suisse.
- Postulez aux offres qui correspondent à votre profil, et uniquement à votre profil. Il existe plusieurs sites pour chercher un emploi en Suisse, mais vous pouvez également envisager une candidature spontanée.
- Si votre candidature est retenue, n’omettez pas de bien préparer votre entretien d’embauche afin d’être paré à toute question, mais aussi à poser les vôtres. Notez que les Suisses sont ouverts à la négociation du salaire.
Attention, prenez soin de vous renseigner sur la validité de vos diplômes en Suisse : en effet, certains cursus sont soumis à des équivalences. N’hésitez pas à vérifier si votre diplôme est valable en Suisse.
Les nouvelles mesures autour du recrutement en Suisse en 2025 imposent donc aux employeurs d’annoncer leurs postes vacants à l’ORP lorsque le seuil de chômage atteint 2 %, contre 5 % en 2024. Une nouvelle obligation d’annonce qui impacte les frontaliers, notamment avec l’élargissement considérable de cette mesure à de nombreuses branches professionnelles. Cependant, rien est perdu pour les frontaliers : la pénurie de main d'œuvre et le manque d’employés qualifiés restent d’actualité pour certains métiers. L’ouverture aux frontaliers de l’emploi flexible est également une opportunité à saisir, à condition de suivre les conseils précieux du GDF !