Achat immobilier proche de la Suisse
Cela fait plusieurs fois que vous passez devant cette jolie maison en vente, ou cet appartement en location avec vue sur le lac Léman, lors de vos (innombrables et très enthousiastes) aller-retour frontaliers. Grâce à vos revenus suisses, il semblerait que cette maison ou cet appartement (ou pourquoi pas les deux !) devienne un rêve accessible.
Pour autant, acheter une maison proche de la Suisse n’est pas si facile tant le marché immobilier de notre belle région située en zone frontalière est devenu saturé. Heureusement pour vous, le Guide du Frontalier décortique les tendances du marché immobilier frontalier et vous apporte ses conseils pour concrétiser votre achat. Pour trouver la maison de vos rêves dans l’Ain, en Haute-Savoie, ou dans le Pays de Gex, suivez le Guide !
Achat immobilier proche de la Suisse : les prix
Les prix de l’immobilier à la frontière suisse sont toujours à la hausse. Depuis 10 ans, force est de constater que le prix des biens immobiliers s’envole. Selon la zone géographique, on peut constater des hausses surprenantes comme en Haute-Savoie : + 8,60 % d’augmentation au 1er janvier 2023 sur les prix des biens immobiliers dans l’ancien, constatés en 2022 (source : Fnaim/LABEL (LABoratoire Économique du Logement).
Ces hausses s’expliquent par une demande toujours plus forte que l’offre, qu’il s’agisse de locations ou d’achats. La zone frontalière est fortement plébiscitée due à l’augmentation de travailleurs transfrontaliers qui viennent s’installer en Haute-Savoie ou dans le Pays de Gex pour travailler en Suisse. Les frontaliers, toujours plus nombreux, sont attirés par le dynamisme du marché de l’emploi suisse, les salaires et la douceur de vivre de cette région située au cœur des Alpes entre lacs et montagnes. C’est pourquoi la plus grande difficulté du marché immobilier de la frontière suisse est de se positionner rapidement sur le bien convoité.
Dans tous les cas, acheter une maison en zone frontalière reste l’un des meilleurs placements du frontalier. Le marché immobilier en zones limitrophes étant toujours à flux tendu, il vous sera possible de réaliser une belle plus-value à la revente. Enfin, si vous revendez ! Ou alors de bénéficier de rentes intéressantes permettant de financer votre investissement.
Faire un crédit en France avec un salaire suisse
Si vous envisagez de faire un crédit en France avec un salaire suisse, soyez confiant : les banques devraient vous ouvrir leurs portes assez facilement. Bien entendu, être frontalier ne suffit pas ! Vous devez justifier de revenus qui suffiront à rembourser votre prêt immobilier. Aussi, votre capacité d’emprunt sera étudiée au peigne fin par la banque, voyez plutôt notre dossier spécial à ce sujet.
Un crédit immobilier en Suisse pour frontalier est, quant à lui, plus difficile à obtenir. Du moins, il requiert d’avoir sur son compte en banque l’équivalent de 25 % de la somme que vous souhaitez emprunter, soit un quart du montant de votre achat. Cet apport conséquent demande un réel effort d’économie et peut parfois rendre l’accès à la propriété compliqué pour certains. Passé ce détail, les conditions sont moins restrictives qu’en France.
Se constituer un dossier solide
L’acceptation de votre prêt immobilier passe également par un bon dossier. Comme expliqué plus haut, la demande étant plus forte que l’offre, les vendeurs ont à cœur de recevoir un dossier bien ficelé de la part de leurs acheteurs potentiels.
Pour optimiser votre financement, voici quelques petits conseils avant de vous lancer à l’assaut des banques :
- Évitez d’être dans l’urgence du besoin de financement. Dans ce cas, vous risquez d’accepter la première offre de crédit venue même si son taux est trop élevé.
- N’oubliez pas que le taux d’un prêt immobilier se négocie.
- Si vous avez pris le temps de faire le tour des organismes de financement et que vous avez reçu plusieurs propositions, étudiez chacune d’entre elles. Si sur le papier une offre de crédit peut vous sembler alléchante, il s’agit de savoir lire entre les lignes et surtout de lire TOUTES les lignes, même les plus petites ! N’hésitez pas à poser des questions à votre conseiller financier si besoin. On ne s’engage pas sur un emprunt de plusieurs centaines de milliers d’euros sans mûres réflexions (et si vous achetez à Annecy, ça peut vite frôler le million).
- Faites attention au prêt en devise. C’est tentant lorsqu’on est frontalier, mais le risque que vous quittiez votre emploi, ou pire que vous soyez renvoyé est bien réel. Comme vous le savez, en Suisse, le licenciement est plus courant qu’en France. On ne sait jamais ce que nous réserve la vie, vous pourriez également décider de revenir travailler en France. Encore une fois, avant de souscrire un prêt en devise, pesez le pour et le contre.
- Prenez en compte votre taux d’endettement. Vouloir rembourser son crédit au plus vite, c’est bien ! Mais plus vos mensualités sont conséquentes, plus vite vous atteignez la capacité d’emprunt maximale de 35 % (au 1er janvier 2023). Ce qui implique qu’en cas de coup dur ou de travaux dans la maison, vous ne pourrez plus souscrire de prêt.
Prêt immobilier pour frontalier suisse
Les travailleurs frontaliers peuvent bénéficier d’un prêt immobilier frontalier suisse, ou plutôt d’un prêt en devise, ou prêt « EUR/CHF” » Ce type de crédit immobilier frontalier suisse à l’avantage de limiter les variations du taux de change subi chaque mois lors du transfert du salaire suisse vers la France. Ce qui veut dire que vos mensualités de crédit seront remboursées en francs suisses, vous remboursez donc votre prêt dans la même devise que vos revenus.
Exemple de remboursement sans crédit immobilier en devise :
Pour rembourser votre emprunt équivalent à 1 500 €/mois, vous devez changer CHF 1 650.- avec un taux de change EUR/CHF à 1,10 %.
Le mois suivant le taux de change varie et passe à 1,20 %, vous devrez alors changer CHF 1 800.- pour honorer votre mensualité de crédit de 1 500 €.
Sur le long terme, ces variations du taux de change peuvent vous coûter cher.
L’assurance prêt immobilier
Le dernier point de vigilance avant d’acheter une maison quand on est frontalier concerne les assurances. Être bien assuré c’est être bien protégé ! Là encore, une étude précise sera nécessaire pour que vous puissiez profiter de la meilleure couverture au juste prix.
Un distinguo réside entre l’assurance immobilière (ou emprunteur) et l’assurance habitation.
- L’assurance prêt immobilier est celle que vous contractez lorsque vous souscrivez votre crédit. Souvent exigée par les banques, il n’est cependant pas obligatoire (voire déconseillé) de prendre l’assurance proposée par votre conseiller financier. Selon le contrat souscrit, vous pourriez même faire de belles économies sur votre emprunt.
- L’assurance habitation vous protège (vous et votre famille) contre tous les petits tracas du quotidien qui peuvent survenir à tout moment. Le fameux dégât des eaux, le ballon de foot de votre adolescent qui finit dans les fenêtres du voisin, une tempête arrachant les tuiles du toit, etc. Tous ces accidents de la vie peuvent coûter cher lorsqu’on est mal assuré. En choisissant la bonne formule, vous éviterez bien des soucis !
Acheter un bien immobilier reste l’une des priorités du frontalier : un salaire confortable, une qualité de vie nouvelle, un épanouissement personnel et professionnel, vous avez envie de poser vos valises et c’est normal ! Gardez à l’esprit que la concurrence est rude lorsqu’il s’agit de se positionner sur un bien… et de l’obtenir ! De plus, se précipiter peut provoquer un impact considérable sur votre budget.
En cette période d’inflation, les professionnels du secteur immobilier prévoient un certain ralentissement des ventes en 2023. Certains s’interrogent même sur la possibilité d’un krach immobilier. Les vendeurs vont-ils devoir baisser leur prix de vente ? Concernant l’immobilier à la frontière suisse, une stagnation des prix est probable. Les hausses connues depuis 10 ans devraient ralentir. Quant au crédit immobilier, il risque lui aussi de souffrir de l’inflation. En effet, les banques augmentent leur taux d’intérêt et seront d’autant plus rigides face au dossier de leurs clients. Restez connecté sur le Guide du Frontalier pour connaître toutes les dernières tendances immobilières de la région !